Promenons-nous dans les mégalithes de Cojoux en novembre

          


              Il y avait du monde sur les Grées de Cojoux, samedi dernier.  Les sportifs  qui venaient y courir comme presque tous les week-end,  les  cavaliers heureux qui s'enfonçaient dans la brume entre les alignements mégalithiques, un groupe  d'amis des chiens qui arpentaient les chemins avec une meute sympathique léchant les passants, les parents qui avaient décidé de perdre leurs enfants  (Ah, cette fois, on va le faire VRAIMENT, tellement vous êtes pénibles!), les enfants qui avaient décidé de perdre leurs parents (Viens, on va se planquer là, derrière les ajoncs, ils ne nous retrouveront jamais et on vivra comme les hommes préhistoriques!), sans compter les habitants des lieux, ânes et mules aux longues oreilles, salamandres tapies dans les roseaux et buses friandes de mulots...

                         

       Eh bien, salut les visiteurs! Nous sommes les ânes de Cojoux, et vous ? Vous seriez bien aimables de nous apporter une petite rondelle de carotte ou un quartier de pomme la prochaine fois, s'il vous plaît !




Qui promène qui ? 





     Éteignez vos consoles, rangez vos portables, et venez dans les landes ! Bien sûr, les chemins sont boueux, il faudra mettre  des vêtements adaptés, des chaussures ou bottes confortables, mais... un bon bol l'air préhistorique, ça vous ravigote à merveille !


       On ne peut pas voir le fond de la vallée quand il y a trop de brouillard. Attention de ne pas glisser, les enfants !

Les landes de Cojoux à Saint-Just

Le portail du Château du Brossay, à Renac

 

Portail du château du Brossay à Renac

     Le lierre s'accroche encore aux montants du portail du Château du Brossay, à Renac. Ce portail n'a pas laissé  longtemps  le passage aux voitures à cheval, puisque  que le château néo-Renaissance  fut l'un des derniers de ce type construit en France (en 1896). Vu de la route, on a  une image insolite qui symbolise l'ancien monde s'effaçant au profit d'un présent inquiet.
Il ne se passe pas de jour sans que l'on nous annonce  la  mort de l'automobile dans un futur de plus en plus proche, et nous  sommes pourtant spectateurs de  travaux  d'envergure au service d'un moyen de transport condamné.
Cet axe routier est en chantier depuis des décennies, et quand les gros engins jaunes arrivent à votre porte, quand les routes sont barrées un peu partout,  mieux vaut ne pas se poser trop de questions moroses  sur ce que l'avenir lointain nous réserve. Le présent est assez compliqué.

On commence à déplorer la disparition de personnes qui pensaient naïvement aller d'un lieu-dit de Renac ou Saint-Just à un autre lieu-dit du côté de Saint-Ganton, Guipry ou Brain-sur-Vilaine.  Ils ont   rebroussé leur  chemin à chaque nouveau sens interdit, erré d'un panneau de déviation à un autre jusqu'à ce que le réservoir soit vide, aperçu la mer au nord à Saint Malo et à Pénestin au sud, envoyé des appels de détresse, mais en vain.   Leur auto s'est embourbée  au fond d'un chemin défoncé, on ne sait où, ils se sont évanouis corps et biens.   Nul être doué de raison ne partira à leur recherche,  le péril est trop grand, tant pis...  Tant pis aussi pour ceux dont la famille  habite de l'autre côté de la route, dont on ne verra ni  grandir les enfants ni mourir le grand-oncle Théodule, et c'est souvent mieux comme ça.




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Mise à jour du 8 mars 2020.

   La route passe au ras du portail maintenant. On a refait  la voie d'accès au château, derrière, et le portail va être reculé.... 





Le château du Brossay, vu de la route...