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Vierge à la tête de mort et aux toiles d'araignée, à La Chesnais, Pipriac

  J'ai cherché des informations sur cette statue, je n'en ai pas trouvé. Elle est sans doute trop modeste, et datant de la même époque que toutes ces grottes et calvaires bricolés avec des pierres de récupération. Elle est située rue Pasteur.

Je suis passée devant ce matin, à pied, alors qu'il gelait encore et que le givre brillait pâlement sur les toiles d'araignée.

Vierge vanité à Pipriac

La Chesnais Pipriac statue d'une vierge à la tête de mort

                      Elle m'a fait penser à ces tableaux, ces natures mortes  qu'on appelle "Vanités", représentation de la fragilité de la vie humaine et invitation à s'occuper plutôt de la prochaine.
Sauf si, comme Francis Blanche, on préfère le vin d'ici à l'eau de là...

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Comme me l'a fait remarquer un des lecteurs de ce blog, il s'agit sans doute d'une  Marie-Madeleine, souvent représentée avec un crâne, symbole des Vanités. 

La fête de la galette à Pipriac en 2022

  Ici se déroule, une fois par an, un championnat du monde. Eh oui, le championnat du monde de la galette de blé noir. Farine de sarrasin, eau, sel, et puis c'est tout. Une authentique nourriture de pauvre, puisque le sarrasin permettait de valoriser des terres sur lesquelles on avait du mal à cultiver autre chose. Ce n'est pas une céréale, ni même une graminée, mais une pseudo graminée qui doit son nom français à son teint brun, comme celui des sarrasins...(Wikipedia) Et cette petite graine nous vient de Chine, après quelques tribulations. Le sarrasin a failli disparaître du paysage breton, mais on le réutilise maintenant pour la rotation des cultures, pour habiller les sols, pour stabiliser certaines populations d'oiseaux.


Sarrasin





La fête de la galette met l'accent sur le passé, les machines agricoles d'autrefois. Il y a des démonstrations de l'usage du fléau, que commentent les anciens qui ont peut-être battu ainsi dans leur jeunesse. On devait faire attention à la synchronisation des coups, sinon...





Les méthodes de culture ont bien changé... et si le blé noir  pour les galettes est largement importé depuis la Chine, le Canada, les Pays de l'Est , on assiste à une augmentation des surfaces de culture de cette jolie plante aux tiges rouges.

Fete de la galette à Pipriac.


Les galetiere pipriataines à l'oeuvre

Les galetières et crêpières en action, toute la journée...


les bagad et cercles celtiques pipriac

Côté spectacle, il y avait les bagad et cercles celtiques locaux. Les spectateurs étaient nombreux, très nombreux.


accordéon diatonique fête de la galette pipriac

Danseuses au repos

Coiffe gallèse

Les danseuses du cercle celtique Korollerien Ar Vro, de Bains-sur Oust, avec leur coiffe gallèse.

Les ânes à la fête de Pirpriac

Et les ânes sont de toutes les fêtes, pour promener les enfants....


La Porte Pirot, à Pipriac

 



        Cet alignement de  maisons à La Porte Pirot, à Pipriac, est l'un des plus anciens encore conservés dans la commune. Cette fenêtre à accolade date du  XVIe siècle.

Fenêtre à accolade à La Porte Pirot, Pipriac
Fenêtre à accolade La Porte Pirot

Un temps de Toussaint à Pipriac

 


Vu de la route, en face du centre d'incendie, un élevage de porcs à Pipriac.

Il faut dire que la lumière triste, sale et voilée, n'arrange pas les choses...



Le moulin du Tertre, Pipriac


Un cheval sous la pluie, près de Pipriac

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La fête de la galette à Pipriac

 affiche de la fête de la galette 2018


Fête de la galette à Pipriac. Beau soleil, belle affluence, bonnes odeurs...

fête de la galette, les crêpières

Je n'ai pas compté tous les biligs, mais il y avait, sous plusieurs chapiteaux, un nombre impressionnant de crêpières.






Le blé noir était là, attendant d'être battu.




fête de la galette à Pipriac en 2018 cercle celtique sainte Anne d'Auray

Côté animation... un excellent cercle celtique, comme d'habitude... de Ste Anne d'Auray, cette année.

cercle celtique sainte Anne d'Auray  fête de la galette à Pipriac 2018

La fête de la galette en 2010




on pèse les sacs


Fête de la galette à pipriac 2010

fête de la galette à Pipriac en 2010

Le battage au fléau





fabrication du cidre à l'ancienne














Le vieil homme et son cheval, dans la poussière de la batteuse...

Fête de la galette à pipriac le cheval de trait




Toits du Petit Coudray, à Pipriac

 

De si beaux toits...


Petit Coudray Pipriac

Des toits d'ardoise descendant assez bas, avec une belle inclinaison, baignés dans  la lumière chatoyante du soir... J'ai pensé aux  voiles d'un navire immobile, ancré dans un champ comme dans un port tranquille.

Elevage de porcs en plein air à Pipriac

 


Nous aimons bien voir passer les humains


C'est une distraction, et ça instruit les enfants...



Quand on  voit ces cochons joyeux, grattant, fouillant, jouant, se roulant dans la terre, on ne peut que plaindre leurs congénères  qui ne verront jamais la lumière du jour. Les uns sont des cochons, les autres, sitôt nés, du porc.

La croix des Rosaies et le monument des FFI à Pipriac

 



menhir croix de lorraine

Le 3 août 1944, trois hommes ont été fusillés  ici, alors qu'ils voulaient prendre à revers une colonne allemande.  Après la guerre, on décida de leur rendre hommage. Comment ? En érigeant une croix de Lorraine sur un menhir. Voici le détail de la mise en oeuvre, évoqué par Marcel Drano, dans un courrier adressé à la mairie. J'ai copié ce courrier sur le site
Souvenir français de Pipriac

« Nous avions constitué un comité patriotique pour fêter la libération de Pipriac, quelques noms me reviennent en mémoire : M.M Ie curé Colleu, Jean Daniel, Jules Roussiere, François Pommier, Francis Gueuthier, Henri Joly, Emile Colichet. J'appartenais moi-même à ce comite et je fus charge d'edifier un monument en souvenir du sacrifice des trois patriotes, Boursier, Huré, Vuillemin - qui coïncidait avec la libération de ce pays de Pipriac.

Mon choix se fixa sur un menhir, d’une part parce que c'était la solution la moins couteuse, d’autre part parce que ce choix restait dans le cadre historique de notre région. Mais faute de pouvoir mettre tout de suite notre projet à exécution, car il fallait trouver le menhir en question, je construisais avec l'aide de Jean Daniel une croix de Lorraine et il fut décidé qu'elle serait mise en place au retour des prisonniers et portée par eux a l'emplacement ou serait dressé le menhir l'année suivante. Ceci fut fait à la suite d'une cérémonie religieuse à laquelle assistait une foule nombreuse.

La croix placée sur un brancard construit pour la circonstance fut portée sur les épaules des prisonniers jusqu'a l'emplacement ou le menhir se dresse aujourd'hui.

Puis l'on chercha le menhir et c'est Emile Colichet qui le trouva, a Saint-Just sur un terrain appartenant a M. Bocherel qui en fit don en déclarant" Pour ceux qui tant donne leur vie ,je peux bien donner un caillou." Mais pour enlever ce menhir il fallait l'autorisation de la Société Archéologique de Rennes car il était classé. Après bien des démarches il nous fut donné satisfaction, d'une part parce que le menhir était tombé - et la Société Archéologique n'avait pas les moyens de le remettre debout - d'autre part à condition que le monument ne quitte pas la région. N'ayant pas les moyens de le transporter (il pesait environ 10 tonnes) on fit appel a l'armée de Coëtquidan qui dépêcha une équipe du génie qui transporta le menhir, mais au moment de le mettre debout à la suite de fausses manœuvres, le menhir fut abandonné dans une position dangereuse par rapport à la route.

En ce qui me concerne je devais quitter Pipriac étant nomme à Blain et tout resta un mois environ dans cette fâcheuse position. Ayant obtenu un congé je revins à Pipriac et avec l'aide de M. Prudhomme, ancien légionnaire, nous montâmes un échafaudage et quelques jours plus tard avec un treuil, dont je revois encore Francis Gueuthier, Jean Daniel, Jules Roussiere et Emile Colichet tourner la manivelle le menhir fut dressé à l'emplacement qui est encore le sien aujourd'hui. Cela devait se passer en Juillet -Août 1946, peut-être même en Septembre.

Enfin il y eut une grande manifestation à laquelle vinrent assister de nombreuses délégations de prisonniers, de déportés et de patriotes, venus de toute la région (certaines délégations venaient de Rennes). Présidée par le Sous-préfet de Redon et le General Allard, cette cérémonie réunit de nombreux parlementaires et Maires ainsi qu'un grand nombre d'officiers. Une brigade, placée sous les ordres du commandant Roche présenta les armes à l'église, au monument aux morts et au cours de l'inauguration du monument. Le menhir fut dévoilé par M. Justhau , minotier à St Seglin en présence de Louis Petri (Loulou). L'assistance était si nombreuse, qu'en dehors de la délégation, la foule ne put entrer ni dans l'église ni dans le cimetière. Alors on hissa trois drapeaux en haut de mâts plantés au pied de chacune des tombes des trois patriotes et l'on se rendit en procession jusqu'au menhir ou eu lieu l'inauguration. »


Il y avait déjà une petite croix à ce carrefour, sur la route de Saint-Séglin: la Croix des Rosaies, qui marquait la tombe d'un prêtre jureur, François Denis, tué par les Chouans en 1794 alors qu'il s'était réfugié chez sa sœur à Pipriac.
Ce homme d'église n'avait pas que des amis (voir les archives départementales de Loire-Atlantique)
On lui devrait quelques miracles depuis...




Albert Poulain va nous manquer

 

Albert Poulain, à droite, annonce le concours des mentous (Redon, bogue d'or de 2011)


Ceux qui ont connu Albert Poulain, même brièvement, lui rendront hommage aussi longtemps qu'ils entendront un chant du pays, une expression bien sonnée, un conte enlevé dont on ne situe pas  l'origine, mais peu importe, les contes viennent de partout.

Je suis allée plus d'une fois aux promenades qu'il menait pour découvrir le petit patrimoine local. Promenades, c'est vite dit. Il cavalait sur des kilomètres et des kilomètres, d'un puits à une grange, d'un four couvert de ronces à une ligne de soues en palis,  et parlait tout le temps. Quand il ne parlait pas, il chantait. Et dans un cas comme l'autre, on lui répondait irrésistiblement.

Albert Poulain au manoir de La Vallée  à Saint-Just

Albert Poulain explique chaque détail d'architecture des maisons anciennes

Albert Poulain captive son auditoire à Saint-Just

Albert Poulain à Saint-Just, découverte du patrimoine

Albert Poulain, départ à l'aube lors des journées du patrimoine, à Saint-Just

Quand on regardait une maison, une cheminée, un puits, avec lui, on était parti pour une leçon d'histoire, et surtout d'histoire populaire.  Admirait-on tel porche de cour de manoir qu'il nous faisait remarquer l'entrée à côté, celle pour les pauvres qui n'avaient pas droit, eux, de construire des fours et de porter  costume de velours. On retenait que chaque nuance de schiste, chaque pierre  employée indiquait la carrière, le rang social et les finances du bâtisseur local, chaque canton avait sa façon, reconnaissable, chaque cheminée de ruine datait la construction de manière certaine... et sur les pierres, les fenêtres, les signes et les symboles en architecture locale, ce contou avait un savoir encyclopédique.

Albert Poulain mène la promenade du patrimoine  à Saint-Just


 Albert  avait la critique sévère sur les restaurations de maisons anciennes; en homme du métier il pointait les incohérences de bâti et prédisait des infiltrations ou des effondrements mérités, mais toujours d'une façon très drôle. Une heure passée avec lui vous dégoûtait des humoristes professionnels. "On s'égare, on s'égare" disait il après une de ses longues digressions. Mais qu'est-ce que c'était intéressant de s'égarer avec lui !  Et à un bonhomme lui reprochant de ne pas avancer assez vite lors d'une de ses conférences sur le patrimoine  de Saint-Just : "Quand on n'aime pas la pierre, on n'vient pas ..."

Cet homme là aurait pu avoir dix vies, il les aurait toutes autant remplies. Ce n'est pas à sa bibliographie qu'on peut mesurer son importance, mais au souvenir vivant qu'il a laissé dans le cœur et l'esprit de ceux qui l'ont rencontré, et ils sont nombreux.


Albert Poulain entraîne un public passionné par monts et par vaux, lors des journées du patrimoine

Le site internet d'Albert Poulain





Voici un conte recopié dans Finfinaw et contes de Piperia, recueil signé par Albert Poulain.



Le père curé, voulant faire la charité aux gens de passage dans son presbytère, demanda à sa bonne, qui n’était pas bien fine, de couper en tranches un jambon tout neuf qu’on venait de lui offrir et d’en donner une partie aux malheureux qui se présenteraient.

Le curé devait se rendre à l’évêché. Durant son absence, un gueurzouille, mendiant de son état, passa et demanda la charité. La bonne, se souvenant des recommandations, le reçut bien. Mais ne voulait pas prendre le risque de che à bas* en grimpant sur une chaise, elle demanda au bonhomme d’y monter à sa place et de se servir lui même.

Quand il fut ainsi perché entre jambon et bonne femme, il fit voir un espectacle saisissant pour une vieille fille devenue cuisinière dans un presbytère. Le pillotou était en effet pouillé de mauvaises toiles de sac, laissant sa nature au grand air.

Ebahie, elle lui dit :

- Qu’avez-vous donc là ?
- ça ? mais c’est de l’esprit, répondit-il sans hésiter.
- Ah, dit-elle, Monsieur le curé me dit toujours qu’il m’en faudrait. Mettez m’en donc une miette !

Elle regardait vraiment tout cela comme une marchandise un jour de marché. Et, pour un peu, elle aurait discutaillé, chipoté et marchandé comme elle en avait l’habitude pour la viande et les légumes. Notre homme s’empressa de l’exaucer plus vite que Saint du paradis après neuvaine.
Quand le père curé revint, il ne put que constater les dégâts : son jambon n’avait plus qu’un petit fond, retenu par une ficelle intacte.
Contrit, il ne jura pas... mais tout juste ! Il se dressa devant sa bonne, et lui dit, fort en colère :
- Tout de même, ma pauvre Marie, vous n’aurez donc jamais d’esprit ?
- ah, dainme sia ! Monsieur le tchurë, le sien qu’est passé là m’ën a donnë, et ‘cor pou rin du tout !*

***
* che à bas : tomber
* ah, dame si ! monsieur le curé, celui qui est passé par là m’en a donné, et encore, pour rien du tout !