La chapelle de Lessaint, Lessaints, Lieussaint, Lieu-saint, Lieussaints, à Guénouvry, située au village du Tahun, à Guénouvry, commune de Guémené-Penfao, a des origines controversées et bien mystérieuses. C'est probablement un lieu de culte antérieur à la chrétienté. Pour le reste, concernant l'histoire ancienne, les historiens n'ont pas l'air d'accord sur grand-chose.
Dans les légendes qui expliquent sa fondation, on trouve presque évidemment une histoire d'ermite, de biche pourchassée, de trésor et d'intervention opportuniste d'Anne de Bretagne. Hum hum.
D'autres avancent qu'il y aurait eu, en l'an 900, édification d'une maladrerie (léproserie) avec bâtiments divers, commerces et lieu de culte donc, mais rien ne vient étayer cette hypothèse. On ne trouve aucune trace de cette supposée maladrerie dans le cartulaire de Redon. Les cimetières successifs ont été détruits, les terres ont été remembrées, La chapelle a subi plusieurs démolitions, reconstructions, restaurations... bref on ne sait pas.
C'est au 19ème siècle et dans le premier tiers du vingtième que la chapelle Sainte-Anne a connu ses heures de gloire. Il y eut un pèlerinage très populaire avec une grande fête foraine, une foire et un nombre de buvettes extraordinaire. Les curés d'alors déploraient beaucoup de débordements dont la presse locale se faisait l'écho. Les marchands de vins ne se plaignaient pas, les quantités écoulées étaient énormes. Le pèlerinage existe toujours, fin juillet. On y boit moins qu'autrefois, paraît-il.
La chapelle est passée assez tard sous la protection de Sainte-Anne. Elle était d'abord vouée à Marie. Il y avait une statue dans une espèce de grotte en contrebas mais un jour les enfants de forains, en jouant, ont brisé cette statue que leurs parents ont remplacée par une belle toute neuve de Sainte-Anne. On ne s'est disputé ni au ciel ni à l'évêché, à chaque sainte son tour et hop la chapelle s'est appelée Sainte-Anne.
Actuellement, elle est ouverte le dimanche. Les fresques ont été réalisées par les apprentis du Centre de la fresque de Blain sous la conduite de Louis Roger, en 1997 et personnellement je les trouve pas mal du tout. Elles ressemblent aux peintures murales gothiques du Poitou, avec des couleurs assez vives puisque neuves et sans phases de restauration. Les sept saints dont les statues auraient habité des niches dans les murs autrefois se sont carapatés Dieu seul sait où, ne reste que Saint-Méen.
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