Affichage des articles dont le libellé est Brain-sur-Vilaine et La Chapelle de Brain. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Brain-sur-Vilaine et La Chapelle de Brain. Afficher tous les articles

Vue sur le pont de l'Ilette, près de Pont-Chéan

  

La vilaine à Pont-Chéan avec, au loin, le pont de l'ïlette

   Ah, la jolie Vilaine... Ici à Pont-Chéan, à la Chapelle-de-Brain. Le Pont de l'Ilette ressemble à une règle d'écolier posée sur le fleuve. D'un côté l'Ille-et-Vilaine, de l'autre la Loire Atlantique qui ne serait plus la Bretagne. Avant qu'on ne construise ce pont, au début du 20ème siècle, les vaches prenaient le bac pour passer sur l'autre rive, au gré de la croissance de l'herbe riche des pâturages. Deux vieux promeneurs m'assurent fermement, en ce jour, que le pont aurait été construit par Eiffel. Je doute un peu: un tout petit pont comme ça, presque une passerelle où l'on ne peut même pas se croiser à deux voitures,  interdit aux véhicules lourds ? Voui madame, comme on vous le dit. 
   Bon, il ressemble au Pont Lavaud, en Vendée, mais des dizaines de ponts de ce type ont été construits à la même époque. Et puis, il n'est même plus de l'époque, puisqu'il a été détruit pendant la guerre et reconstruit à l'identique dans les années 60. Après tout, si l'on admet que Gargantua s'est baladé partout dans le Pays de Redon, en laissant ici une empreinte, là une de ses dents de lait, pourquoi ne pas imaginer que Gustave Eiffel ait conçu ce tout petit pont breton?  Laissons la vraie vérité historique aux grimoires et sites patrimoniaux divers... 


   Tout est bien tranquille ici, en cette jolie fin d'après-midi. Il n'y a pas  encore de bateaux de tourisme sur la Vilaine, juste, sur le chemin de halage, quelques promeneurs avec ou sans chien, avec ou sans bicyclette. 

Vers le Mont Saint-Michel d'un côté, vers Saint-Jacques de Compostelle de l'autre

   Si vous continuez sur cette voie, vous allez vers le Mont-Saint-Michel. En sens inverse, vers Compostelle. 

   Et si vous descendez vers la mer... Surprise ! Un champ  qui brille de mille reflets  se remarque de loin...


   Hommage aux alignements  mégalithiques ? Au culte de Lug ou de Benelos ? Performance artistique destinée à recevoir des fonds pour un mécénat, une oeuvre caritative ?
   Il n'y a pas de panneau en ce sens. Juste une centaine de scions de jeunes arbres (frênes, peupliers ?) enfilés dans des bouteilles de plastique.



   Premier prix de l'année dans la rubrique "art rural" pour moi. Même s'il n'y a pas de désir de création artistique au départ, eh bien... ça miroite au soleil,  c'est éphémère, c'est presque beau, si, si...  

***

Janvier 2024 : ça pousse, ça pousse




Voir aussi : 

 La Vilaine à la Chapelle de Brain (Janvier 2022) 

Cigognes à Pont-Chéan (avril 2024) 



Vive la pluie, vive la pluie d'hiver... La Vilaine est en crue

 


   La Vilaine est en crue, ses affluents aussi. Rien que de très normal, l'eau monte et descendra lentement. Dans la mesure où il n'y a pas de catastrophe humaine à déplorer, on peut se réjouir de ce changement de paysage, de cette géographie incertaine, de ces étendues d'eau qui viennent brouiller les pistes.


Au Pont du Grand Pas, à Sainte-Marie, la route est coupée et c'est à pied qu'on parcourt ce qui reste de chemin avant de submerger ses bottes.









Brain sur Vilaine 


 Le gué de Trohinat, à Saint-Just, n'est plus vraiment un gué depuis que le Canut fait des siennes.... 



Paysage horizontal: Lézin, La Chapelle de Brain

 


Un rai de lumière filtre dans la brume et allume une partie des marais, au loin. Paysage romantique, le marais de Redon se la joue façon Turner en fin d'après midi. Quelle est la part du fleuve, quelle est la part des champs ? Elle change tous les jours, au gré des pluies.


         Route de Lézin, à la Chapelle de Brain, en semaine... On a du mal à croire que des hommes vivaient du marais, autrefois.  Ils pêchaient, cueillaient, récoltaient, fabriquaient des barques, chassaient, vendaient la peau des martres et des loutres.... Avant la construction du barrage d'Arzal, les marées remontaient la Vilaine jusqu'à Beslé, à plus de soixante dix kilomètres de l'embouchure du fleuve. L'eau de mer salinisait les terres et, se mélangeant à l'eau douce du fleuve et de ses affluents, participait à  la fertilisation d'un vaste espace réduit aujourd'hui à de toutes petites proportions. S'il y a toujours des grenouilles, des anguilles, des canards sauvages et autres petits gibiers, on n'y trouve plus le foisonnement et la diversité existant aux temps où les hommes s'abritaient sous des toits de roseaux.
Il n'empêche que  ce qu'il nous reste à voir est encore bien beau.

***
Le barrage d'Arzal a été mis en service en 1970. Il n'y avait déjà plus de pêches comme celle décrite ci-dessous. Dans les années 80-90, il restait une dizaine de pêcheurs d'anguilles. Maintenant, ce poisson a presque disparu.  Barrage d'Arzal et gêne des migrations, pesticides, parasites, mélancolie animale ? Un ensemble de causes, sans doute. 

[...]Parlons de la pêche aux anguilles, telle qu'elle se déroule en Vilaine ou sur l'Oust, à l'époque des grandes crues hivernales, au moment où les poissons adultes migrent vers la mer. C'est la plus importante pêcherie de l'année, on peut y ramasser des tonnes d'anguilles. Elle nécessite tout un appareil de bateaux (les chalons), de viviers (les bottereaux) et une difficile implantation de grands filets à poche (les tézelles) en travers du courant. Vaste entreprise qui mobilise sur l'ensemble du pays plusieurs centaines d'hommes, répartis en équipages de trois personnes. Une affaire qui revêt des allures d'aventure: on campe, quelquefois pendant plusieurs semaines d'affilée, sur la rive du fleuve, dans les cabanes de branches et de roseaux. Et tout se passe en nocturne, par des nuits sans lune, quand souffle la tempête d'Ouest, ces nuits sombres, tièdes et tumultueuses que les anguilles choisissent pour descendre les rivières. Il faudra lever les filets à trois reprises, vers minuit, à 3h, à 7 h... s'occuper du  poisson (300 - 400 kilos aux bonnes prises),  débarrasser les mailles des algues et des débris flottants qui s'y sont agglutinés, remettre les choses en places, et puis, attendre patiemment à côté des feux de bivouac.[...] Le pays de Redon, Philippe LABURTHE - TOLRA.


***


             Voir une vidéo très intéressante, réalisée par FR3 Bretagne évoquant la  raréfaction des poissons   dans la Vilaine


Brain sur Vilaine

 


Brain sur Vilaine et La Chapelle Saint-Melaine étaient autrefois deux communes. Elles furent unifiées en 1976, et s'appelèrent "Chapelle de Brain".
Du bourg de Brain, on descend à pied vers la Vilaine et on peut faire une petite ou longue promenade, selon qu'on suit plus ou moins longtemps les chemins en bordure du fleuve.



La Vilaine maintenant...

...et l'été dernier, au même endroit



L'école maintenant


Lécole l'été dernier



 De splendides toilettes, projet financé par la communauté européenne comme l'atteste le panonceau.


         Comme je ne les ai pas testées, j'ignore si L'Hymne à la joie se déclenche quand on tire la chasse d'eau...

La chapelle et la fontaine Saint-Melaine, à la Chapelle de Brain

     Melaine naquit au milieu du Ve siècle dans une famille gallo-romaine à  Brain-sur -Vilaine.

Son  nom vient peut-être du breton melen, qui signifie "brillant, jaune", ou du grec melanos, noir, ou encore de Belenos, le dieu du soleil.
 Il fut l'un des premiers évêques de Rennes.  Il est enterré dans la colline "du champ du repos", là où on édifia ensuite l'église Saint-Melaine, à Rennes. Il mourut cependant à Brain-sur-Vilaine et l'on embarqua son corps sur un petit ruisseau qui se jette dans la Vilaine, pour le remonter à Rennes. 
C'est à  l'endroit de cet embarquement que l'on construisit cette petite chapelle, plusieurs fois restaurée depuis.

La Chapelle Saint-Melaine se situe sur la commune de La chapelle de Brain

Intérieur de la Chapelle Saint-Melaine, à La Chapelle de Brain

  Melaine est  un saint assez humble:  on lui adressait ses prières  pour avoir de belles portées de cochons.
Au bourg de La Chapelle Saint-Melaine, le pardon se tient en juillet.  La Saint Melaine est cependant célébrée le 6 janvier, jour de la naissance du saint. Ici, les enfants appelés Melaine jouissent d'un coup de cloche supplémentaire à leur baptême...


Fontaine et lavoir de la chapelle Saint Melaine, à La Chapelle de Brain

             Près de la chapelle, il y a une fontaine. La source, réputée intarissable,  alimente un lavoir qui était très fréquenté jadis.  On peut chercher une correspondance entre Melaine qui fut missionnaire chrétien et Mélusine, la fée des fontaines. Il y a plus de fontaines et de sources miraculeuses en Bretagne que de saints à qui les vouer... Melaine et Mélusine se sont peut-être accordés outre-monde pour se partager celle-là ?

Fontaine et lavoir de la chapelle Saint Melaine, à La Chapelle de Brain, en automne


Le chemin qui relie la chapelle Saint-Melaine au bourg

puits, Fontaine et lavoir de la chapelle Saint Melaine, à La Chapelle de Brain

et encore un puits...

Puits de  la chapelle Saint Melaine, à La Chapelle de Brain
 .

Les marais sont en eau, à Gannedel et Sainte-Marie

 

La petite route qui longe le marais de Gannedel

Gannedel

Route d'Avessac à Sainte-Marie


Quand il y a des hivers pluvieux, les marais du pays de Redon sont magnifiques. La lumière changeante modifie sans cesse les perspectives, le vent qui trouble l'eau brouille les reflets, les routes et les clôtures de champs disparaissent et réapparaissent au gré des crues, et le soleil, quand il s'installe, donne aux prés inondés des allures de grand lac 

Gannedel en avril 2024


Le marais de Gannedel est bien sec

 

Les mulassiers du Poitou à Gannedel
Le marais de Gannedel est bien sec.  Les mulassiers du Poitou ont une panse de notaire et se prélassent au soleil.


Seules les mares persistantes sont encore en eau. Les saules ont le pied au sec, le sol est élastique.



Les saules envahissent le marais


Bientôt, après avoir entretenu le terrain, ils céderont la place aux anguilles, aux poules d'eau et aux barques...

Le marais de Gannedel en hiver

Le marais de Gannedel

 Le marais de Gannedel, étendue de 500 hectares qui se répartissent sur les communes de La Chapelle de Brain, Renac, Avessac et Sainte-Marie, est le vestige d'une immense étendue de zones recouvertes jusqu'au 9ème  siècle par un bras de mer.


Le marais de Gannedel en janvier 2010

 Le niveau de la mer a monté, les phénomènes de sédimentation ont été modifiés par le barrage d'Arzal. L'exploitation des marais, liée à une économie familiale vivrière, s'est éteinte peu à peu. Le marais s'est boisé (saules et frênes), les populations de gibier et d' anguilles ont fortement diminué. Le Conseil Général a acquis une partie des marais pour préserver cet écosystème fragile. Faune et flore riches et variées y subsistent, et s'il y a peu de chance d'apercevoir une loutre, on peut, en revanche, se promener sous des envols de hérons, de busards, et herboriser avec bonheur en toutes saisons.



L'envahissement du marais par les saules



Pour observer la bécassine des marais, les hérons, les busards.






"[...]la plus grande partie de la vallée de la Vilaine était entièrement sous les eaux, le site du futur Redon, une île. L'eau engorgeait le pays. Sur les cartes, le nom de "Grande mer" et "Vieille mer" désignent les marais. Le mot mer est-il exagéré ? Sans doute un peu mais nous savons que de Redon jusqu'à Brain et Massérac, une immense étendue d'eau couvrait la région. Sur ce lac intérieur d'une imposante superficie (il en reste des vestiges, les lacs de Murin, de Gannedel), devaient naviguer les barques des riverains qui, pour subsister, jetaient leurs filets.[...]l'archéologie apporte des preuves indiscutables d'une navigation régulière sur cette mer intérieure. De la vase des marais un mât de navire et des débris de galère romaine enfouie à une grande profondeur ont été mis au jour."
Georges le Cler : Glanes d'Histoire en pays de Vilaine.